













« Francfort en français », language visuel du pavillon français de la foire du livre de Francfort.
La France invitée d’honneur de la Foire du livre de Francfort a choisi de mettre en avant la langue française comme espace d’hospitalité dans sa relation avec les autres langues et notamment celle du pays invitant: l’allemand. Sous la direction artistique de Ruedi Baur fut élaboré un langage visuel qui repose sur la culture de la relation entre les langues.
Le logotype déjà évoque, par sa forme, un livre bilingue dont ne resterait que le texte légèrement incurvé ; et ce même principe se voit repris sur l’ensemble des supports d’information de la manifestation. Devenant reconnaissable, cette double page et sa disposition bilingue en fer à droite et fer à gauche permettent de passer de la signature à l’expression d’un contenu institutionnel, littéraire, scientifique, ou plus ludique. C’est bien la courbure de la typographie qui devient la principale syntaxe de l’outil d’expression. Si lors de l’organisation de la manifestation un certain nombre de messages liés à elle pourront se voir représentés avec une forte présence du logotype, progressivement, et surtout in situ, celui-ci pourra se faire plus discret au profit du contenu de la manifestation. Le mouvement des pages qui tournent constitue une autre syntaxe présente sur les supports digitaux et dans la mise en scène du pavillon.
Le choix de la typographie s’est porté sur la Daxline Pro. Son caractère à la fois simple et contemporain, ses capitales peu hautes par rapport aux minuscules atténuent la différence entre l’Allemand, qui en compte un grand nombre et le Français les employant simplement en début de phrase et pour les noms propres. Par un jeu croisé de graisse, on arrive à faire ressortir le titre en français et l’explication en allemand. Ce même jeu est repris pour les autres langues.
L’idée de livre bilingue se relie également au travail de traduction. Jouer avec les langues permet de mieux percevoir sa propre langue. Par exemple pour le terme « carte de visite » si on traduit mot par mot on obtient Visitenkarte qui serait bien compréhensible mais, une visite, mot français utilisé en Allemagne, signifie plutôt dans cette langue une visite d’hôpital. Une signification plutôt négative et peu appropriée à une carte d’où le choix de la Besucherkarte.
Cette confrontation avec l’épistémologie et la culture de la traduction nous permet aussi d’apprendre que les premières cartes de visite peuvent être datées du deuxième siècle avant J.C. en Chine et qu’au Québec l’objet s’intitule en français : carte d’affaires, traduction de la Business carte. Tout ceci est inscrit sur les cartes de visites que distribuent les collaborateurs de la manifestation.
Bien entendu chaque support ne pousse pas aussi loin cette recherche linguistique mais elle se trouve présente comme fil conducteur de l’ensemble des supports d’information et de communication et illustre ce décalage de perception de ceux qui lisent par exemple Tintin avec un chien qui se nomme Milou alors que d’autres pensent qu’il s’appelle Strupi.
La France invitée d’honneur de la Foire du livre de Francfort a choisi de mettre en avant la langue française comme espace d’hospitalité dans sa relation avec les autres langues et notamment celle du pays invitant: l’allemand. Sous la direction artistique de Ruedi Baur fut élaboré un langage visuel qui repose sur la culture de la relation entre les langues.
Le logotype déjà évoque, par sa forme, un livre bilingue dont ne resterait que le texte légèrement incurvé ; et ce même principe se voit repris sur l’ensemble des supports d’information de la manifestation. Devenant reconnaissable, cette double page et sa disposition bilingue en fer à droite et fer à gauche permettent de passer de la signature à l’expression d’un contenu institutionnel, littéraire, scientifique, ou plus ludique. C’est bien la courbure de la typographie qui devient la principale syntaxe de l’outil d’expression. Si lors de l’organisation de la manifestation un certain nombre de messages liés à elle pourront se voir représentés avec une forte présence du logotype, progressivement, et surtout in situ, celui-ci pourra se faire plus discret au profit du contenu de la manifestation. Le mouvement des pages qui tournent constitue une autre syntaxe présente sur les supports digitaux et dans la mise en scène du pavillon.
Le choix de la typographie s’est porté sur la Daxline Pro. Son caractère à la fois simple et contemporain, ses capitales peu hautes par rapport aux minuscules atténuent la différence entre l’Allemand, qui en compte un grand nombre et le Français les employant simplement en début de phrase et pour les noms propres. Par un jeu croisé de graisse, on arrive à faire ressortir le titre en français et l’explication en allemand. Ce même jeu est repris pour les autres langues.
L’idée de livre bilingue se relie également au travail de traduction. Jouer avec les langues permet de mieux percevoir sa propre langue. Par exemple pour le terme « carte de visite » si on traduit mot par mot on obtient Visitenkarte qui serait bien compréhensible mais, une visite, mot français utilisé en Allemagne, signifie plutôt dans cette langue une visite d’hôpital. Une signification plutôt négative et peu appropriée à une carte d’où le choix de la Besucherkarte.
Cette confrontation avec l’épistémologie et la culture de la traduction nous permet aussi d’apprendre que les premières cartes de visite peuvent être datées du deuxième siècle avant J.C. en Chine et qu’au Québec l’objet s’intitule en français : carte d’affaires, traduction de la Business carte. Tout ceci est inscrit sur les cartes de visites que distribuent les collaborateurs de la manifestation.
Bien entendu chaque support ne pousse pas aussi loin cette recherche linguistique mais elle se trouve présente comme fil conducteur de l’ensemble des supports d’information et de communication et illustre ce décalage de perception de ceux qui lisent par exemple Tintin avec un chien qui se nomme Milou alors que d’autres pensent qu’il s’appelle Strupi.